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Sites romains d'Algérie
Un peu d'Histoire...
L'Algérie est sans nul doute l'un des rares pays au monde où les traces de la civilisation romaine sont restées les plus vivantes même si la vie moderne tend à les recouvrir. L'Algérie est de toute l'Afrique la contrée la plus riche en sites romains, fruit de cinq siècles de présence et de domination commencées en l'an 46 de l'ère chrétienne.
Rome, après s'être débarrassée de sa puissante rivale Carthage en l'an 146 avant J.C., grâce notamment à l'aide des numides et à leur tête Massinissa, s'est vu contrainte à réduire le territoire en province. Le reste de l'empire fut cédé au début au roi numide Massinissa. Un siècle plus tard, Rome afficha ses réelles ambitions et décida d'englober la Numidie dans ses possessions pour devenir le nouveau maître de l'Afrique du Nord. C'est ainsi que trois régions de l'Algérie ont eu à subir l'invasion de Rome qui bâtira plus de 500 cités et implanta sa civilisation latine.
L'introduction de Rome en Algérie commença à partir du comptoir phénicien Lol. Ce petit port aura le privilège de devenir la capitale de Maurétanie Césarienne, après avoir été rebaptisée Caesarea par Juba II, descendant de Massinissa, en reconnaissance à l'empereur romain Auguste. En envahissant les côtes algériennes, soit tous le sports fondés par les phéniciens, de prestigieuses villes et cités romaines naquirent le long de la méditerranée. C'est ainsi que se fondèrent sur la côte septentrionale de la Maurétanie : Igilgili (Djijeli), Saldae (Bougie), Rusguniae (Matifou) et Cartenna (Tennes)...
Une fois la côte conquise, Rome s'introduisit dans les hautes plaines afin de bâtir des camps militaires dans des régions jugées stratégiques comme Lambaisis (Lambèse), Thamugadi (Timgad), Sitifis (Sétif), Cuicul (Djemila), sosu le règne de l'empereur Nerva Trajan à la fin du 1er siècle.
Rome agrandit son hégémonie en Afrique du Nord jusqu'à englober le tiers environ du Maghreb, qu'elle appellera Afrique Proconsulaire (celle-ci réunissait la Libye, la Tunisie et une partie du territoire algérien).
Pour étendre son pouvoir sur les plaines numides, Rome envoya ses armées aux Aurès qui concentrèrent au départ leurs forces au nord-est, soit à Thevest d'où elles détachaient les postes militaires dont la mission était de couvrir à l'est la province préconsulaire jusqu'à la tripolitaine et à l'ouest la Numidie.
La Numidie constituait pour Rome le coeur de l'Algérie romaine. Elle fut pendant trois siècles le quartier général de la force de Rome. C'est la région d'Algérie qui fut la plus urbanisée. D'ailleurs, les restes de ces villes antiques de Tébessa, de Timgad et de Lambèse sont les plus beaux vestiges romains des Aurès.
L'édification des cités romaines en Afrique
Du 1er au 2ème siècle et presque partout où les armées romaines passaient, de prestigieuses villes étaient bâties. Ces mêmes villes connurent leur apogée au 3ème siècle après J.C. Le pays regorge de monuments architecturaux hérités de cette époque. Ils dénotent non seulement de l'esprit de grandeur de la civilisation que Rome exportait alors à travers ses colonies, mais aussi de l'intérêt que revêtait l'Algérie pour cet empire.
L'édification de Thamugadi (Timgad) ainsi que bien d'autres cités n'était pas seulement à des fins militaires. Il était question de faire adhérer les autochtones, à savoir les berbères, hostiles à leur présence aux bienfaits de la civilisation romaine.
Pour peupler ses colonies, Rome a ouvert ses portes à toute personne désirant s'établir dans ses villes et prétendre à la citoyenneté et droits romains. Tous ces monuments qui parsèment l'Algérie aujourd'hui témoignent de l'étendue du pouvoir de Rome qui a marqué de son sceau impérial la destinée de la patrie de Massinissa, de Syfax, de Juba et de Jughurta ainsi que de bien d'autres rois.
Quelques cités mythiques...
La présence romaine en Algérie pendant près de cinq siècles a donné naissance à près de 500 cités réparties à travers le pays.
Au nord et à l'est, nous pouvons toujours admirer le chef-d'oeuvre architectural romain, notamment à Tipaza, à Cherchel, à Annaba, à Timgad ou à Djemila...
A l'ouest du pays par contre, la situation est toute autre. Les nouvelles villes et autres édifices ont depuis longtemps déjà recouvert les cités antiques. Il ne subsiste parfois plus que des soubassements ou quelques dalles avec quelquefois des inscriptions latines comme à Tlemcen où ces dalles ont servi à la construction du minaret de la mosquée d'Agadir.
De l'Altava romaine, aujourd'hui Ouled Mimoun, il ne subsiste que quelques vestiges de cette ville antique qui fut un important fort militaire s'étendant entre 400 et 500 ha.
De ces cités antiques de l'ouest de l'Algérie, nous pouvons citer Mers El Kébir dont il ne reste que l'appellation : Portus Divini, qui veut dire la porte divine. Il en va de même pour Albulae (Ain Témouchent) dont on ne voit plus que des vestiges épars tant de la cité romaine que de la ville berbère.
Même constat pour Hammam Bouhdjar (Dracones) où il ne reste plus que quelques vestiges des bassins romains. Ils sont les témoins incontestés de l'importance qu'accordianet les romains aux thermes d'autant que pratiquement toutes leurs villes en sont dotées. Par ailleurs, c'était un important poste militaire chargé de la sécurité des convois romains qui transitaient par l'axe Portus Magnus / Albulae.
Cependant Siga ou Takembrit en berbère, est cette importante cité romaine qui fut avec Cirta une des plus importantes capitales du royaume Massaesyle, à l'ouest gouvernée par le roi berbère Syfax, détrôné plus tard par Massinissa.
On y a trouvé des fragments des murs d'enceinte, des thermes, des aqueducs et des stèles. La poterie et la monnaie récupérées sur place ont été déposées dans les musées de Tlemcen et d'Oran. Il en va de même pour Bethioua ; l'antique Portus Magnus, où les restes des vestiges de la cité romaine sont situés à l'est de la localité. On y retrouve des thermes et une nécropole.
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